Lettre aux Denfer
Je ne m'enfuis pas, je m'endors sur d'anciens rêves
ces songes de puissances, ces élixirs sanguins...
De ma retraite, je vous conjure de m'écouter sans trêves
Dame Aga, ma soeur, cette chèvre qui tua Seguin
Cette pestilence qui dénonça les sorcières de Salem
Cette succube, qui effondra la noble Gomorrhe
Fuyez ses propositions encore et encore
Votre "tantine" n'est autre qu'une fiéleuse crème
MOI, qui ne suis pas un parangon de vertu !
Vous connaissez ma cruauté, vous savez où aller
ELLE, c'est la fin d'un monde, nos certitudes avalées
Vous connaissez sa malignité, ses ongles pointus !
Parfois, lorsque je salue ses entrailles
À l'endroit, à l'envers, juste une maille
Lorsqu'elle s'incline devant mon aiguille à tripoter
Soeur dévouée, elle offre ses rejetons à ma potée
Je ne m'enfuis pas, je m'assoupis sur d'anciennes chimères
Certes, une utopie astringente qui étrangle mes certitudes
Confiance gangrenée qui s'évapore sous ses assauts amers
Craignez, mes amours, une secousse de forte amplitude.
Parfois, mes filles, lorsque je salue vos entrailles
À la recherche de ma splendeur perdue
Lorsque vous m'offrez vos tendres entailles
C'est la famille Denfer toute entière qui vibre éperdue.
Je suis là, en dehors, à l'intérieur de vos sombres ruelles
Je suis là et j'y resterai, quitte à accepter les morsures de ma soeur
Je suis là, je vous aime, moi le maçon à l'immonde truelle
Pour vous, je reconstruirai Gomorrhe en cent vingt nuit, j'en connais les couloirs par coeur...
Bien à moi................................. Lord Piotr Denfer Goradd